J’ai connu Michel quand j’avais 32 ans et il a transformé ma vie. Dès notre première rencontre, le courant a passé : un beau cadeau inattendu.
Michel m’a enseigné la rigueur. Il m’a montré à trouver mes propres réponses pour résoudre et surmonter les défis qui ont jalonné mon parcours.
J’ai toujours admiré sa curiosité intellectuelle, son goût de parfaire ses connaissances de ce qu’il appelait l’expérience humaine.
Son esprit critique et sa manière de regarder là où les autres ne regardent pas m’ont beaucoup rapproché de lui.
Au plan intellectuel, son niveau de connaissance pouvait paraître intimidant mais en fait c’était tout le contraire, Michel était curieux. Il aimait partager et discuter : toujours disponible pour lire un manuscrit ou assister à une conférence, ouvert aux commentaires sur ses livres et généreux de ses conseils.
Michel était protecteur, critique, loyal, franc et bienveillant. Un homme sur qui je pouvais compter. Il a été mon adversaire pendant plus de dix ans au hockey, tout en me donnant de nombreux conseils pour améliorer ma technique. Le sport, entre les hommes de notre génération, ça veut dire quelque chose.
Michel est mort.
Ça laisse en moi un grand vide.
Son visage, sa voix, son rire me reviennent parfois et me surprennent. Des fragments de nos discussions surgissent au moment où je m’y attends le moins : des images d’un passé heureux sur la plage, dans un bar, lors d’un lancement ou sur la glace.
Un sanglot, un élan de tristesse irrépressibles me submergent parfois en entendant une chanson, quand je suis au travail ou dans la nuit. Je ne l’oublierai jamais. Michel est bien vivant.